On évoque maintenant le surgraissage. Comment fabriquer du savon surgras ? C’est un des points intéressants de fabriquer son propre savon surgras. Les intérêts de la saponification à froid, ce sont la production de glycérine qui résulte du processus de saponification et le surgraissage qui apporte un pouvoir nourrissant, adoucissant et beaucoup moins détergent que ce que l’on peut trouver dans les savons du commerce.
Qu’est-ce que le surgraissage ?
La réaction de saponification est une transformation des corps gras en savon par la soude caustique. La soude caustique comme on l’a vu dans le calculateur nécessite un dosage précis en fonction de chaque huile et de chaque beurre qui n’ont pas le même indice de saponification.
Chaque huile a besoin d’une certaine quantité de soude caustique pour être transformée en savon saponifié à froid. En augmentant la quantité d’huile que la soude peut transformer, on laisse une partie de corps gras non transformés en savon dans le produit final. C’est ce qu’on appelle le surgraissage. Cela consiste à ajouter plus de gras par rapport à ce que la soude est capable de transformer en savon.
Quelles sont les différentes techniques de surgraissage ?
Évidement il y a des règles et des pourcentages à respecter. On évoque ici les différentes techniques de surgraissage. Les principaux intérêts du surgraissage sont d’obtenir un savon plus nourrissant, plus doux. Il vous permet de profiter des corps gras présent dans la recette puisque tout n’est pas transformé en savon.
Il y a 2 façons de procéder au surgraissage soit on retire de la soude caustique. On augmente la quantité de corps gras par rapport à la soude. On utilise le calculateur en ligne. Vous pouvez faire vos calculs à la main en revanche c’est important de ne pas se tromper dans vos opérations notamment au niveau du surgraissage pour éviter d’obtenir un savon caustique.
Le surgraissage peut se faire dans le calcul de la soude caustique directement. Le calcul est réalisé en fonction du taux de surgraissage qu’on souhaite obtenir. On obtient la quantité de soude nécessaire pour avoir un savon surgras de 5% avec toutes les huiles et les beurres que vous avez sélectionnés. C’est la méthode la plus simple que je vous recommande d’utiliser. Vous procédez au mélange de votre soude caustique dans vos huiles qui sont déjà calculées pour vous laisser le surgraissage que vous désirez, c’est le plus simple.
La seconde technique est le surgraissage à la trace qui consiste à conserver une partie des corps gras que l’on a choisis et de les ajouter en phase finale du mélange. D’abord vous mélangez les corps gras de base et la soude et ensuite vous ajoutez le pourcentage de surgraissage que vous avez choisi à la trace. L’intérêt principal de cette méthode est de choisir une huile pour l’avoir en surgraissage dans le savon naturel final. C’est intéressant dans le cas des huiles précieuses etc.
Certaines études montrent que la soude caustique commence à transformer les huiles qui sont les plus faciles à saponifier en priorité. Par exemple vous utilisez une huile de germe de blé comme un huile de surgraissage, vous l’ajoutez à la trace, il y a peu de chance que ce soit cette huile que vous retrouvez dans le savon final puisque la soude commence à saponifier les ester d’acide gras qui sont plus faciles à transformer puis le reste.
Une fois que toutes les huiles sont mélangées, la soude ne fait pas de différence entre l’huile de germes de blé, l’huile de coco, l’huile d’olive. Le tri ne se fait pas en fonction de votre sélection mais bien par celui de la soude caustique qui attaque les huiles les plus faciles à saponifier.
Globalement ce n’est pas une méthode que je recommande car l’intérêt n’est pas prouvé. De plus l’inconvénient c’est la possibilité d’oublier d’ajouter ces huiles pour faire son savon solide. Souvent pris dans la précipitation de la préparation, on peut facilement omettre d’ajouter ces huiles de surgraissage. C’est un réel problème puisqu’on n’a pas de surgras et on peut obtenir un savon caustique. C’est pourquoi je vous conseille la réduction de soude.
Concernant le pourcentage de surgraissage, il se situe entre 5% et 8%. À vous de choisir suivant votre utilisation, ceux que vous avez envie de faire et les corps gras que vous avez utilisez. Je vous invite à rester entre 5% et 8%. Vous pouvez descendre en dessous de 5% pour un savon de ménage comme le 100% coco.
On conserve une marge de sécurité de 2%, 3% pour ne pas avoir un savon caustique à la final. On ne descend pas en dessous de 5% pour ne pas avoir un savon caustique et obtenir un savon plus doux. C’est tout l’intérêt de fabriquer ses propres savons en saponification à froid. A contrario on évite de dépasser les 8%, on peut monter à 10% mais un surgraissage à 8% convient amplement.
Au-dessus de 8%, votre savon sera de plus en plus mou puisqu’il restera plus de corps gras non transformés en savon. Plus vous allez surgraisser plus le savon sera mou. Si vous avez une recette de savon qui contient déjà beaucoup d’huiles liquides, vous pourrez avoir des difficultés pour le retirer du moule à savon professionnel ou au séchage. De plus vous augmentez les risques de rancissement de votre savon. Les huiles non transformées en savon sont celles qui seront les plus sensibles à l’oxydation à l’air. Plus vous avez de surgras, plus vous avez des huiles non transformées en savon qui risquent de rancir. De même si votre mélange n’est pas réalisé convenablement, vous avez des savons qui pourront rancir plus rapidement.
Pour conclure afin d’éviter les risques d’avoir un savon caustique ou trop détergent, on ne descend pas en dessous de 5% et pour limiter les risques d’obtenir un savon trop mou qui rancit trop vite, on ne dépasse pas un taux de surgraissage au-dessous de 8% de façon générale comme les savons qu’on retrouve en général en savonnerie artisanale.
Vraiment Merci pour ces précieuses informations !!
Merci pour toutes ces informations.